SOMMAIRE L'ÉCHO DES CABANES EDITO
La solidarité et le corporatisme des chasseurs doit-il prendre le pas sur le raisonnable ? Attaqués de toutes parts, les chasseurs ont pris l'habitude de se recroqueviller sur eux mêmes, pour défendre coûte que coûte leur passion jusqu'au déraisonnable. Une fois de plus, nous avons raté l'occasion de faire voir au grand public que nous pouvions être responsables, en abolissant les chasses à la palombe de printemps. Depuis des années, les préfets du Lot et de l'Ardèche autorisaient la destruction du pigeon ramier en le classant nuisible dans ces régions, peut-être pour protéger les nombreux champs de petits pois des plateaux calcaires, à moins que ce ne soit pour la protection des truffes. Il est regrettable que nous ayons laissé l'initiative de faire cesser cette pratique dans le Lot à une association antichasse dont le but avoué est l'abolition de la chasse. S'il est de bon ton dans le milieu de la chasse de brocarder "les écologistes" il faut bien reconnaître que parfois, ils nous aident à faire avancer les choses, mais tenter un rapprochement chasseurs-écolo risquerait d?être vain, tant le fossé est grand et les objectifs opposés. Philippe Ducos, rédacteur en chef LA RECETTE
LA GARBURE DU RETOUR Ingrédients : selon votre goût, votre humeur et votre curiosité. Allez donc chercher le bout de jambon ou de ventrêche laissé à la palombière à la Toussaint. Il a bien séché au froid du courant d?air du sous-bois, ses arômes puissants ne demandent qu?à se développer. Placez le dans la marmite avec de l?eau froide et portez à ébullition tout doucement. Laissez frémir une bonne heure. Ajoutez poireaux et oignons à votre convenance, fondus à la graisse de canard, puis des lanières de feuilles vertes de choux frisés qui ont pris la gelée, laissez fondre, ajoutez de bonnes poignées de haricots-maïs qui auront gonflé à l?eau claire pendant 24h. Laissez frémir. Mettez un peu de carotte, ça rend aimable puis du navet (un peu), un quartier de potimarron du congélateur, le c?ur du chou vert coupé grossièrement, la tête d?un chou cavalier ciselé finement sans oublier les broutes qui pointent à chaque cicatrice des feuilles arrachées pendant l?hiver, un bouquet garni, quelques grosses vielles bintjes coupées en dés, une poignée de jeunes fèves. Laissez frémir à tout petit bouillon pendant 4 heures, au moins. Ajoutez forte brassée de verdure hachée grossièrement : épinard, cresson des jardins, bourrache, jeunes orties, barragane, céleri, persil, feuilles de mauve (cousinette) fanes de navets, de carottes? quitte à faire hurler les plus intégristes de la soupe puis incorporez votre jambon cuit passé au pilon avec bien d?ail dégermé, une pointe de concentré de tomates et piment d?Espelette. Remuez avec une cuisse de canard confite. Si vous vous brûlez, lâchez-la dans la marmite et recommencez autant de fois que de convives. Laissez au chaud 10 mn, vérifiez l?assaisonnement et servez vite cette garbure printanière. Alain Darroze |
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